Biennale de la Jeune Création

Alexandra Fau, 2016.

Constance Nouvel sort relativement peu son appareil photographique, essentiellement lorsqu’elle s’échappe du quotidien. Comme une image en perte de référent, elle profite de cette « vacance » pour déjouer les les attentes attachées à ce médium présent dans toutes les strates de la société. Elle imagine alors des outils de vision venus redoubler les discours de la photographie. De son exploration des musées, elle tire quelques vues de dioramas venues butter dans l’angle de la pièce ou contre une forme aveugle. Non loin apparaît un dessin tiré d’un manuel d’apprentissage de la photographie. Ses images-objets ont la particularité de s’intriquer habilement avec l’espace d’exposition. L’artiste ménage des refends derrière lesquels l’image semble pouvoir coulisser voire disparaître. Pour la série de petits modules intitulés Persistants, l’image pleine et compacte (Archive) dicte les contours de la forme en plâtre.  Dans Analogues I, elle se voit « couper » par un tirage argentique d’un gris neutre. Constance Nouvel appelle une autre réalité et invite à « lever le voile » des apparences dans sa série Filigranes, 2014. Ses films traités en négatif conservent la trame textile photographiée perçue par extension, comme grille. Mais la modularité minimaliste s’infléchit avec la mollesse du tissu, la profondeur de la moquette à pois (Motifs, 2016). 

Pour contrebalancer ses audaces, Constance Nouvel revient souvent aux fondamentaux comme ce rideau de scène noir et blanc cadré (La Doublure, 2016) par une Marie-Louise. Le motif est bien distinct et sa réalité palpable. Bien loin de ces dunes de sable à effets moirés à l’image de cette représentation difficile à contenir (Une étreinte, 2016).


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